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sur le guichet du cimetière pendant qu’il écoutait M. Quinion. Ils me suivaient des yeux, et je compris qu’ils parlaient de moi.

M. Quinion coucha à Blunderstone ce jour-là, et le lendemain il déjeuna avec nous. Le déjeuner fini, j’écartais ma chaise pour me retirer ; M. Murdstone me rappela. Il alla s’asseoir à une petite table où sa sœur s’installait en même temps pour faire ses écritures. M. Quinion, les mains dans ses poches, regardait par la fenêtre, moi je les regardais tous les trois.

« — David, » me dit M. Murdstone avec gravité, « dans ce monde l’inaction ne vaut rien pour la jeunesse ; la jeunesse ne doit pas passer le temps à bouder…

» — Comme vous faites, ajouta sa sœur.

» — Jane Murdstone, laissez-moi parler seul, je vous prie. Je répète donc, David, que dans ce monde l’inaction ne vaut rien pour la jeunesse, et qu’elle ne doit pas passer le temps à bouder. Cela est vrai, surtout, pour un jeune garçon de votre caractère, qui a besoin de correction et à qui on ne peut rendre de plus grand service que de le forcer de se façonner aux habitudes du travail : il faut vous dompter et vous rompre, David…