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trouvèrent fidèles comme eux. Je les lisais et relisais avec un plaisir toujours nouveau.

Un épisode vint enfin varier cette existence monotone : j’étais destiné à une épreuve nouvelle, et voici comment elle fut amenée.

J’étais allé, un matin, rêver oisivement, selon mon usage ; je revenais à petits pas de ma solitaire excursion, lorsqu’au détour d’une des ruelles de Blunderstone, je rencontrai M. Murdstone qui marchait avec un autre gentleman. Un peu embarrassé, je voulais passer outre sans rien dire ; mais le gentleman m’aperçut et me cria :

« — Ah ! c’est Brooks !

» — Pardon, Monsieur, répondis-je, je suis David Copperfield.

» — Non, non, reprit-il ; vous êtes Brooks, Brooks de Sheffield. C’est votre nom. »

Le lecteur se rappellera ici la promenade que me fit faire un jour M. Murdstone à Lowestoft, la rencontre de ses deux amis et le nom qu’ils me donnèrent pour parler de moi tout à leur aise et abuser de ma naïveté. Je regardai attentivement le gentleman qui persistait à m’appeler Brooks, et je reconnus M. Quinion.

« — Et comment allez-vous, Brooks ? dans