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petit salon, car la cuisine servait de grand salon. Ce bureau s’ouvrait par en haut et devenait un pupitre en laissant voir au fond une belle édition in-4o du Livre des Martyrs par Fox, précieux volume dont je ne me rappelle pas un mot, quoique je l’aie bien souvent lu par la suite, n’ayant rien de plus pressé, dès que j’entrais chez Peggoty, que d’aller au bureau, d’y prendre ce trésor théologico-biographique, et de le dévorer. Je crains d’avoir été surtout édifié par les images qui étaient en grand nombre et représentaient toutes sortes de sombres horreurs. Quoi qu’il en soit, je ne puis séparer le Livre des Martyrs du souvenir de la maison de Peggoty.

Je pris congé, ce jour-là, de M. Daniel, de Cham, de Mrs Gummidge et de la petite Émilie, pour aller m’installer dans une petite chambre qui devait être toujours la mienne chez M. Barkis. Ainsi le dit Peggoty en me montrant, sur une petite tablette au chevet du lit, le fameux livre des crocodiles.

« — Jeune ou vieux, cher Davy, tant que je vivrai, tant que je pourrai avoir ce toit sur ma tête, vous trouverez cette chambre préparée pour vous recevoir. C’est moi qui me charge d’en avoir soin, comme j’avais soin de