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secrète pensée ; leur bienveillante hospitalité chercha à me distraire : on servit le thé, la petite Émilie vint s’asseoir à côté de mot sur notre siège de ma première visite, ce qu’elle n’avait pas fait encore. J’acceptai de bon cœur toutes ces consolations.

C’était une nuit de marée : à l’heure du coucher, M. Daniel Peggoty et Cham partirent pour la pêche. Je fus tout fier de me croire, dans la maison solitaire, le protecteur d’Émilie et de Mrs Gummidge. Ah ! si un lion ou un serpent ou tout autre monstre non moins terrible était venu nous attaquer, afin que je pusse le tuer et me couvrir de gloire ! Comme nulle créature de cette espèce ne se hasarda cette nuit-là sur la plage de Yarmouth, il fallut bien me contenter de combattre des dragons en rêve jusqu’au lendemain matin.

Était-ce donc un songe aussi que l’événement de la veille ? M. Barkis n’était-il qu’un personnage imaginaire ? j’aurais pu le penser à mon réveil en entendant Peggoty qui m’appelait comme à son ordinaire. Après le déjeuner, elle me conduisit à sa propre maison… jolie petite maison ! De tous les meubles qui la garnissaient, je fus surtout émerveillé d’un vieux bureau en bois noir qui était dans le