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Mais la bonne Peggoty qui, après avoir pris congé de Cham, s’était installée avec M. Barkis, la petite Émilie et moi dans la carriole, s’écria qu’il fallait que Mrs Gummidge jetât le soulier et Mrs Gummidge s’y décida. Hélas ! la chose faite, ce fut pour elle une nouvelle explosion de sanglots qui faillit troubler la gaîté de notre partie, car elle tomba dans les bras de Cham et sembla au moment de s’évanouir.

M. Barkis n’était pas homme à renoncer à la partie, quand bien même, moins occupé de sa prétendue, il aurait pu croire que Mrs Gummidge avait réellement perdu connaissance. Il fit claquer légèrement son fouet et nous partîmes au trot dans la direction de l’église. Là, nous fîmes déjà une première halte : M. Barkis attacha le cheval à la grille, fit descendre Peggoty qui, nous priant, Émilie et moi, d’attendre un quart d’heure, entra au bras de son fiancé.

« — Je vais bientôt vous quitter, » dis-je à la petite Émilie, « j’espère que nous serons d’accord et heureux toute la journée ?

» — Je le veux bien, répondit-elle.

» — D’abord, poursuivis-je, je commence par vous embrasser. »

La petite Émilie consentit à ce nouveau