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plage avec sa prétendue, il se contentait de lui demander de temps en temps comment elle se trouvait, puis retombait dans sa quiétude amoureuse : quelques incidents rendaient parfois ces visites assidues assez plaisantes, puisque je me rappelle encore que lorsque M. Barkis était parti, Peggoty se couvrait la tête de son tablier et riait pendant une demi-heure. Bref, nous nous en amusions tous, plus ou moins, excepté la lamentable Mrs Gummidge, qui, probablement, avait été autrefois courtisée de la même manière, puisque cela lui remettait toujours en mémoire la perte de l’ancien.

Enfin, la quinzaine était sur le point d’expirer : on parla d’une partie que devaient faire ensemble M. Barkis et Peggoty : partie dont la petite Émilie et moi nous devions être. Je n’eus, la veille, qu’un sommeil interrompu, tant j’étais agité par l’idée de passer un jour tout entier avec Émilie. Nous fûmes tous levés de bonne heure, et nous étions encore à déjeuner, lorsque parut à distance M. Barkis, conduisant une carriole plus légère que la sienne, et la dirigeant vers l’objet de ses affections.

Peggoty avait une robe noire très simple, sa toilette habituelle de deuil ; mais M. Barkis