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fait allusion à ma perte récente, je la vis se tourner vers moi et m’adresser à travers ses larmes un regard de si sincère compassion que je lui en fus reconnaissant.

« — Ah ! » dit M. Daniel Peggoty en déroulant sur ses doigts une des longues boucles de ses blonds cheveux : « elle est aussi orpheline, voyez-vous, M. Davy, — et voici encore un autre orphelin, » ajouta-t-il en montrant Cham, « dont je suis le tuteur…

» — Ah ! si vous étiez mon tuteur, M. Peggoty ! m’écriai-je.

» — Vous avez bien raison, M. Davy ! » s’écria à son tour Cham que ce sentiment vrai transporta : « c’est un bon tuteur que nous avons là, » et il serra affectueusement la main de son oncle que la petite Émilie voulut embrasser.

« — Et comment se porte votre ami ? » me demanda M. Daniel Peggoty.

« — Mon ami Steerforth ?

» — C’est son nom, en effet, que j’avais oublié, car je n’ai pas la mémoire des noms, mais celle des gens… Votre ami Steerforth, comment se porte-t-il ?

» — Il se portait bien lorsque je l’ai quitté, répondis-je ?