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venait tellement à propos, que nous en rimes de bon cœur et que nous entrâmes tout joyeux chez M. Peggoty.

La maison-navire était toujours la même, excepté peut-être qu’elle s’était un peu amoindrie à mes yeux : Mrs Gummidge se tenait debout sur la porte, immobile comme si elle n’avait pas bougé de là depuis la dernière fois que je l’avais vue. À l’intérieur, rien de changé ; je reconnus ma petite cabine, et quand j’allai faire ma visite aux homards, aux crabes et aux autres crustacés dans le recoin où ils étaient mis en réserve, je les retrouvai les mêmes aussi, toujours agglomérés, toujours ouvrant leurs pinces pour mordre.

Mais où était la petite Émilie ?

À cette question, que je fis naturellement en ne l’apercevant pas, M. Daniel Peggoty, débarrassé de la malle de sa sœur et s’essuyant le front, me répondit :

« — Elle est à l’école ; encore vingt minutes et elle sera de retour, Dieu merci ! car nous sentons tous qu’elle nous manque dès qu’elle n’est plus là. »

Mrs Gummidge fit entendre un gros soupir.

« — Allons, du courage, la mère, lui dit M. Peggoty.