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toujours autant que vous m’aimez à présent, Peggoty ! »

Au grand étonnement des passants et de ses deux parents qui nous précédaient, la bonne créature ne put résister au désir de s’arrêter pour m’embrasser dans la rue, en me faisant mainte protestation de son inaltérable attachement.

Après cette explosion de tendresse, lorsque nous nous remîmes en marche, elle me demanda encore : « Voyons, que diriez-vous, mon chéri ?

» — Si vous pensiez à vous marier… avec M. Barkis, Peggoty ?

» — Oui, dit-elle.

» — Je penserais que ce serait une très bonne chose ; parce qu’alors, voyez-vous, Peggoty, vous auriez toujours à votre disposition la carriole et le cheval pour venir me voir : vous viendriez pour rien, et seriez certaine de pouvoir venir.

» — Quelle intelligence a ce cher enfant ! s’écria Peggoty. C’est justement ce à quoi je pense depuis un mois. Oui, mon chéri, et j’aurais ainsi beaucoup plus d’indépendance : je laisserais mon ouvrage bien plus tranquillement dans ma propre maison que dans celle