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tions chaque fois que je le voyais s’émouvoir, et je me penchais aussi lestement que possible afin de le prévenir, livrant la pauvre Peggoty à ces singulières interrogations qui, pour elle, étaient plus risibles que dangereuses.

M. Barkis se montra, d’ailleurs, galant d’une autre manière : il nous fit faire halte à une auberge située à mi-chemin, et insista pour nous y régaler d’une côtelette de mouton sur le gril avec une bouteille de bière ; mais là encore un coup de coude faillit faire perdre la respiration à Peggoty au moment où elle buvait tranquillement. Heureusement, quand nous fûmes plus près de Yarmouth, M. Barkis revint à sa discrétion habituelle, obligé de faire attention à son cheval et à la carriole pour ne pas être accroché par les voitures que nous rencontrions plus souvent sur le pavé.

M. Daniel Peggoty et Cham nous attendaient à l’endroit accoutumé. Ils nous reçurent affectueusement et échangèrent une poignée de main avec M. Barkis qui, son chapeau sur le derrière de sa tête et s’efforçant de sourire significativement, avait vraiment un air tout-à-fait comique.

Tandis que l’oncle et le neveu chargeaient chacun une des malles de Peggoty, M. Barkis