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aller si loin que vous auriez été perdue pour moi. Je vous reverrai encore, ma bonne Peggoty ; Yarmouth n’est pas tout-à-fait à l’autre bout du monde. Vous viendrez quelquefois à Blunderstone !

» — Certes, oui, j’y viendrai, s’écria Peggoty avec animation : s’il plaît à Dieu, aussi long-temps que vous y serez, mon chéri, je viendrai toutes les semaines de ma vie pour vous embrasser. Une fois toutes les semaines. »

Cette promesse m’ôtait déjà un grand poids de dessus le cœur ; mais Peggoty n’avait pas encore tout dit.

« — Je vais aller d’abord, poursuivit-elle, faire une autre visite de quinze jours à mon frère… pour me donner le temps de me reconnaître et de prendre un parti définitif. Or, j’ai pensé que peut-être, comme on n’a pas besoin de vous ici pour le moment, on pourrait vous laisser venir avec moi. »

Dans les circonstances où je me trouvais, si quelque chose pouvait tout-à-coup réveiller en moi un sentiment de plaisir, c’était un pareil projet. Ce fut un baume pour mon cœur que l’idée de me revoir entouré de ces figures bienveillantes et charmées de me recevoir, d’aller avec Émilie errer le dimanche