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CHAPITRE X.

On me néglige et l’on me trouve une condition.


« — Peggoty, vous avez un mois pour chercher une autre place. » Ce congé donné à Peggoty fut le premier acte d’administration que fit Miss Murdstone le lendemain des funérailles et dès que la lumière put de nouveau pénétrer dans la maison. Quelque désagréable qu’eût été pour Peggoty le service de M. et Miss Murdstone, je suis certain qu’elle eût préféré encore cette maison à toute autre à cause de moi. Elle m’apprit que nous devions nous séparer et nous échangeâmes en toute sincérité nos mutuelles condoléances.

Quant à moi, quant à mon avenir, il n’en fut pas dit un mot ; il ne fut fait aucune démarche. J’ose dire qu’on eût été heureux si on avait pu me donner aussi mon congé en me prévenant un mois d’avance. Je m’armai une fois de tout mon courage pour demander à Miss Murdstone si je devais bientôt retourner au pensionnat. Elle me répondit sèchement qu’elle croyait que je n’y retournerais plus du tout : ce fut toute la réponse que j’obtins d’elle. Je restai donc très inquiet sur mon sort ; Peggoty n’était pas moins inquiète à mon