Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 1.djvu/260

Cette page a été validée par deux contributeurs.

» La dernière nuit, elle m’embrassa et dit : « Si mon petit enfant mourait aussi, Peggoty, je désire qu’on le place dans mes bras et qu’on nous ensevelisse ensemble » (ce qui a été fait, car le pauvre agneau n’a vécu que quelques heures de plus qu’elle). Puis elle ajouta : « Que mon bien-aimé Davy nous accompagne à notre dernière demeure, et répète-lui que sa mère ne l’a pas béni une fois mais mille. »

Après un autre moment de silence et une autre caresse sur ma main, Peggoty poursuivit :

« C’était bien avant dans la nuit lorsqu’elle me demanda quelque chose à boire, et quand elle eut rafraîchi ses lèvres, elle me remercia par un sourire de patience si doux…ma chérie ! ma toute belle !…

» Le jour avait paru et le soleil se levait lorsqu’elle me rappela combien M. Copperfield avait toujours été pour elle bon et attentif, lui répétant, quand elle doutait d’elle-même, qu’un cœur aimant valait mieux que le plus brillant esprit, et qu’elle le rendait le plus heureux des hommes… « Peggoty, ma chère, ajouta-t-elle ensuite, rapproche-moi de toi… (car elle se sentait bien faible), soutiens-moi avec ton bras, ma bonne fille, et ne détourne