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reuse. Quand le petit enfant vint au monde, je crus d’abord qu’elle irait mieux ; mais, de plus en plus délicate, elle s’affaiblissait de jour en jour. Avant sa naissance, elle aimait à rester seule pour pleurer ; mais après, elle avait pris la coutume de chanter au nouveau-né d’une voix si douce, que je crus une fois, en l’entendant, que c’était la voix d’un ange qui volait au-dessus d’elle.

» Il semblait, dans ces derniers temps, qu’elle devenait plus timide et frappée d’une secrète terreur. Un mot dur la blessait comme un coup qu’on lui eût donné. Mais, pour moi, elle n’était pas changée. Elle fut toujours la même pour sa folle Peggoty, cette chère petite. »

Ici Peggoty fit une pause et me caressa la main, puis elle poursuivit :

« La dernière fois que je la revis telle qu’elle avait été jadis, ce fut le soir que vous revîntes de la pension, mon cher David. Le jour que vous partîtes, elle me dit : « Je ne reverrai plus mon cher enfant, quelque chose m’en avertit, quelque chose qui m’assure que c’est la vérité, je le sais. »

» Elle s’efforça ensuite de dissimuler ce pressentiment, et maintes fois, quand on lui re-