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tique où nous trouvâmes trois jeunes femmes occupées à coudre une masse d’étoffes noires entassées sur la table et dont les découpures jonchaient le plancher. Un bon feu pétillait dans la cheminée : on respirait une odeur de crêpes échauffées… J’ai appris depuis à distinguer cette odeur qu’alors je ne connaissais pas encore.

Les trois jeunes femmes, qui semblaient très actives, levèrent la tête pour me regarder et se remirent à leur ouvrage. Le petit bruit de leur couture me frappa, et je remarquai aussi que d’un atelier placé dans la cour, au-delà de l’arrière-boutique, partait le retentissement régulier d’un marteau : toc, toc, toc, etc., sans variation de cadence.

« — Fort bien ! » dit mon guide à l’une des trois jeunes ouvrières ; « avançons-nous, Minette ?

» — Nous serons prêtes à l’heure, » reprit-elle gaîment sans tourner la tête ; « n’ayez pas peur, mon père. »

M. Omer déposa son chapeau à larges bords, s’assit et reprit haleine, après quoi il répéta :

« — Fort bien !

» — Mon père, » dit Minette d’un air folâtre, « comme vous gagnez de l’embonpoint !