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J’étais déjà dans la voiture, quand je m’entendis appeler. Je regardai, et ma mère était sur le seuil de la grille, seule, tenant dans ses bras mon petit frère. Le froid était vif : elle restait là, immobile, fixant sur moi son ardent regard et tenant son second enfant.

Ainsi je la quittai, ainsi je la revis ensuite dans mon sommeil au pensionnat ! — silencieuse et immobile près de mon lit ; — fixant sur moi le même regard ; — tenant son enfant dans ses bras !

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CHAPITRE IX.

Mémorable anniversaire.


J’omets tout ce qui se passa au pensionnat jusqu’à l’anniversaire de ma naissance, qui revenait en mars. Je ne me souviens de rien, si ce n’est que Steerforth obtenait de plus en plus mon admiration. Il devait partir à la fin du semestre ou même avant. De plus en plus indépendant, de plus en plus sûr de lui-même, il me semblait doué, chaque jour, de séductions nouvelles ; mais tout le reste est sorti de ma mémoire. Le grand événement qui signala pour moi cette époque, a absorbé en quelque