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tâchez de ne plus le faire, Clara, et de veiller sur vous. »

Ma mère remua les lèvres comme si elle répondait : « Oui, mon cher Édouard ; » mais elle ne prononça pas distinctement cette réponse.

M. Murdstone s’adressa alors à moi de nouveau, et me répéta très sérieusement et très sèchement : « — J’ai le regret d’observer, David, que vous êtes d’un caractère boudeur et sombre. Ce n’est pas un caractère que je puisse laisser se développer devant mes yeux, sans m’efforcer de le corriger. Vous devez chercher, David, à combattre cette disposition. Nous devons la combattre nous-mêmes.

» — Je vous demande pardon, Monsieur, dis-je en balbutiant, je n’ai jamais eu l’intention de bouder depuis que je suis revenu du pensionnat.

» — N’ayez pas recours à un mensonge. Monsieur, pour vous justifier, » répliqua-t-il avec une telle impétuosité, que ma mère étendit involontairement sa main tremblante comme pour intervenir entre nous, — « vous vous êtes retiré dans votre chambre pour bouder ; vous y êtes resté quand vous auriez dû être ici. Je vous déclare, une fois pour toutes, que je veux que vous soyez ici et non pas là.