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avec vous jusqu’à ce que je soye une vieille décrépite ; quand je serai trop sourde, trop aveugle, trop impotente pour être bonne à rien, même à être grondée… alors j’irai trouver mon Davy et le prierai de me recevoir.

» — Et moi, Peggoty, dis-je, je serai heureux de vous voir et vous recevrai comme une reine.

» — Le ciel vous bénisse, cher enfant ! s’écria Peggoty, je sais bien comme vous me recevrez. » Et elle m’embrassa à-compte sur sa reconnaissance pour ma future hospitalité. Après quoi elle se couvrit encore le visage de son tablier et eut un accès de rire aux dépens de M. Barkis ; puis elle prit le petit enfant dans son berceau et le dorlota sur ses genoux. Enfin, elle ôta la table, sortit, revint avec un nouveau bonnet, sa boîte à ouvrage, son morceau de bougie, son ruban à mesurer ; toujours la même Peggoty d’un autre temps.

Assis autour du feu, nous eûmes une causerie délicieuse. Je leur racontai les cruautés de M. Creakle et elles me plaignirent. Je leur dis quel aimable protecteur était Steerforth, et Peggoty déclara qu’elle ferait dix lieues à pied pour aller le voir. Je pris dans mes bras mon