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se mît à table avec nous. J’eus mon ancienne assiette, sur laquelle, dans un fond brun, était peint un vaisseau déployant toutes ses voiles ; Peggoty l’avait cachée quelque part pendant mon absence, « et, dit-elle, pour cent guinées elle n’aurait pas voulu qu’elle fût cassée. » J’eus mon ancien verre de cristal avec David gravé dessus, mon ancienne fourchette et mon ancien petit couteau qui ne voulait pas couper !

Tandis que nous étions à table, j’eus l’occasion favorable pour parler à Peggoty de M. Barkis. Je n’avais pas fini qu’elle rit aux éclats et se couvrit le visage avec son tablier.

« — Peggoty, demanda ma mère, de quoi s’agit-il ? »

Peggoty de rire plus fort sans ôter son tablier qui resta comme un sac sur sa tête lorsque ma mère voulut le tirer.

« — Qu’est-ce que cela signifie ? sotte que vous êtes, dit ma mère riant à son tour.

» — Oh ! quel homme ! s’écria Peggoty ; il veut se marier avec moi.

» — Ce serait un bon mariage pour vous, n’est-ce pas ? dit ma mère.

» — Oh ! je ne sais pas, répondit Peggoty. Ne me le demandez pas. Je ne voudrais pas