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tes dans le dortoir, où nous fîmes un grand festin. Hélas ! le pauvre Traddles joua seul de malheur, comme d’habitude. Il fut réveillé au milieu de la nuit par d’horribles coliques ; c’était une indigestion, pour laquelle il lui fallut avaler je ne sais combien d’amères pilules et de médecines noires. Puis, après avoir été drogué, comme il refusa d’avouer ce qui l’avait rendu malade, il reçut en punition des coups de canne avec six chapitres du Nouveau-Testament à traduire du grec.

Mes souvenirs du reste de ce semestre sont un chaos de nos leçons de chaque jour, de mauvais dîners où le mouton et le bœuf rôtis et bouillis alternaient avec le bœuf et le mouton bouillis et rôtis, de poudings à la graisse et de tartines de beurre, de rudiments avec des oreilles à chaque page, d’ardoises écornées ou fendues, et de cahiers tachés de larmes, de coups de canne et de coups de règle, de cheveux tondus, de dimanches pluvieux, et de nos récréations d’hiver dans la grande salle d’étude, vaste réfrigérant où nous grelottions du matin au soir, etc.

À la fin, au milieu de cette atmosphère de poussière et d’encre, l’idée lointaine des vacances, après être restée long-temps comme un point imperceptible et stationnaire à l’ho-