flûte de M. Mell résonner mélancoliquement à mon oreille, et lorsque Steerforth s’endormit, je me trouvai très malheureux en fermant les yeux pour m’endormir moi-même, parce que je pensais que probablement l’infortuné sous-maître cherchait quelque part à se consoler avec son instrument bien-aimé.
Je l’oubliai, néanmoins, en admirant toujours Steerforth qui, jusqu’à l’arrivée de son successeur, entreprit de le remplacer avec l’air aisé d’un amateur, sans le secours d’un livre, comme s’il savait tout par cœur. Le nouveau sous-maître n’entra pas en fonctions sans avoir dîné à la table de M. Creakle avec Steerforth, à qui il fut ainsi présenté pour que celui-ci en pût dire son opinion. Steerforth le trouva à son gré et nous le vanta comme très supérieur à M. Mell. Peut-être l’était-il réellement, mais il ne prit pas pour m’instruire la même peine que M. Mell avait prise.
Plusieurs raisons me feront enregistrer ici un autre événement qui, en dehors des incidents journaliers de l’école, fit époque pour moi parmi ceux du semestre.
Une après-midi, la grosse voix de Tungay vint crier dans la salle : « Une visite pour Copperfield ! »