Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 1.djvu/200

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tions… Ces trois acclamations étaient pour Steerforth aussi, je suppose, ou du moins, si j’y mêlai ma voix, ce fut pour lui, malgré le sentiment pénible dont je ne pouvais me défendre. Enfin M. Creakle donna quelques coups de canne à Traddles pour le punir de pleurer au lieu d’applaudir comme les autres à cause du départ de M. Mell. Après cette exécution, il retourna à son lit ou à son sofa.

Ainsi laissés à nous-mêmes, nous échangeâmes entre nous des regards très peu triomphants. Quant à moi, j’éprouvais un tel remords de ce qui était arrivé, que j’aurais pleuré, je crois, comme Traddles, si je n’avais craint de paraître déserter la cause de mon ami Steerforth… ou plutôt de mon protecteur, quand je pense à la distance qui séparait mon âge du sien. Il en voulait beaucoup à Traddles et il lui dit qu’il était bien aise d’avoir appris à le connaître.

Le pauvre Traddles, qui cherchait déjà à se distraire des derniers coups de canne qui venaient de lui être administrés en créant une nouvelle famille de squelettes, selon sa coutume, répondit qu’il se moquait du déplaisir de Steerforth et qu’il croyait que M. Mell avait été indignement traité.