Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 1.djvu/199

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dont les veines se gonflèrent de plus en plus, « je crains que vous ayez pris mon établissement pour une école de charité. M. Mell, nous nous quitterons, s’il vous plaît. Le plus tôt sera le mieux.

» — Le plus tôt… c’est à l’instant, Monsieur, dit M. Mell.

» — Comme il vous plaira, repartit M. Creakle.

» — Je prends congé de vous, M. Creakle, et de vous tous, messieurs, » dit M. Mell promenant son regard autour de lui et me frappant de nouveau doucement sur l’épaule. — « James Steerforth, le meilleur souhait que je puisse vous laisser en partant, c’est que vous ayez honte un jour de ce que vous avez fait aujourd’hui. Quant à présent je ne voudrais pas de vous pour être mon ami ni l’ami de qui m’intéresse. »

Une dernière fois il posa la main sur mon épaule ; puis, prenant sa flûte et quelques volumes dans son pupitre, il quitta la pension avec tout son bagage sous le bras. M. Creakle fit alors un discours par l’organe de Tungay, remerciant Steerforth d’avoir défendu (quoique trop chaudement peut-être) l’indépendance et la considération de Salem-House : il conclut par donner une poignée de main à Steerforth, et nous poussâmes trois acclama-