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la salle : il se trouvait là adossé négligemment à la muraille, les mains dans les goussets et regardant M. Mell avec les lèvres à demi closes de quelqu’un qui siffle.

« — Silence, M. Steerforth ! lui dit M. Mell.

» — Silence vous-même, répliqua Steerforth devenant rouge ; à qui parlez-vous donc ?

» — Asseyez-vous ! dit M. Mell.

» — Asseyez-vous vous-même, répondit Steerforth, et occupez-vous de vos affaires. »

Il se fit un chuchotement d’approbation ; mais M. Mell était si pâle que le silence se rétablit immédiatement : un élève, qui s’était avancé en imitant sa mère, la main tendue à l’aumône, renonça à cette parodie et prétendit n’avoir voulu que le prier de tailler sa plume.

« — Pensez-vous, Steerforth, dit M. Mell, que j’ignore quelle influence vous pouvez exercer sur tous ici ? — (et en parlant il posa machinalement, je suppose, sa main sur ma tête.) Ne vous ai-je pas vu, il y a quelques minutes, excitant les autres à m’outrager de toutes les manières ?

» — Je ne me donne pas la peine de penser à vous, dit froidement Steerforth, c’est là toute ma réponse.