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sante persécution ? Mais ma petite vanité et le secours de Steerforth développèrent ma jeune intelligence, et, quoique je ne fusse guère moins puni que les autres, je faisais exception en ramassant réellement quelques bribes d’instruction.

Je dus aussi beaucoup aux soins de M. Mell, qui avait conçu pour moi une affection dont je me souviens avec gratitude. Cela m’affligeait d’observer que Steerforth le traitait avec un dénigrement systématique et saisissait volontiers l’occasion de blesser son amour-propre. J’en étais d’autant plus chagrin que, n’ayant aucun secret pour Steerforth, je lui avais confié notre visité aux deux pauvresses, et j’avais toujours peur que Steerforth n’en parlât pour humilier l’infortuné sous-maître.

Nous ne nous doutions guères, ni lui ni moi, des conséquences qu’aurait l’introduction de mon insignifiante personne dans cette maison de charité où je m’endormis au son de la flûte, sous l’ombre des deux plumes de paon.

Un jour que M. Creakle avait gardé la chambre par indisposition, ce qui naturellement répandait une vive joie parmi nous, la classe