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« — Vous êtes bien bon, répondis-je avec gratitude : bonne nuit ; » et j’avoue que je ne fus pas médiocrement heureux de cette assurance de protection de la part d’un élève qui exerçait un tel ascendant sur toute la pension. Qui m’eût prédit qu’un jour ?… mais je ne raconte encore que mes souvenirs d’écolier.

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CHAPITRE VII.

Mon premier semestre à Salem-House.


Les classes commencèrent tout de bon le lendemain. Je me rappelle quelle impression fut produite sur moi par le tumulte de voix qui remplissait la salle d’études, et par le silence soudain, le silence de mort qui lui succéda, lorsque, après le déjeuner, nous vîmes apparaître M. Creakle… il s’arrêta sur le seuil et promena son regard comme le géant du conte lorsqu’il inspecte ses captifs.

Tungay se tenait à côté de M. Creakle. Il me sembla qu’il aurait bien pu se dispenser de crier avec un accent si féroce : « Silence ! » car nous étions tous immobiles et muets.

Nous vîmes parler M. Creakle et nous entendîmes Tungay prononcer à peu près ce discours :