trafic du houblon, et s’était même cassé la jambe au service de son maître, ce qui expliquait suffisamment comment ce serviteur dévoué l’avait suivi dans l’exploitation du commerce scolaire ; mais, selon les élèves, à qui cette supposition ne coûtait guère, il avait d’autant plus de titres à la reconnaissance de M. Creakle, qu’il était le confident et même le complice de mainte action peu délicate. D’ailleurs, à l’exception de M. Creakle, Tungay considérait le reste de l’établissement, maîtres et enfants, comme ses ennemis naturels, mettant tout le bonheur de sa vie à satisfaire sa méchanceté. M. Creakle avait un fils qui n’était pas l’ami de Tungay : ce fils, étant au nombre des maîtres, n’avait pas craint d’adresser quelques remontrances à son père sur quelques abus de sa cruelle discipline : il s’était permis aussi de protester contre la tyrannie exercée sur sa mère. En conséquence, M. Creakle l’avait mis à la porte : depuis ce temps-là, me dit-on. Mrs et Miss Creakle versaient souvent des larmes.
Mais ce que j’appris de plus merveilleux relativement à M. Creakle, c’est qu’il y avait dans la pension un élève sur lequel il ne se hasardait jamais à lever la main, et cet élève,