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d’occasion, prétendait-il), et que M. Sharp sortait tous les samedis, dans l’après-midi, pour aller la faire friser.

Ce premier élève de retour se trouvait être justement Tommy Traddles, et nous fîmes tout d’abord connaissance. « Vous avez dû, me dit-il, remarquer mon nom gravé sur la grande porte de la cour, à côté du verrou ?

» — Traddles ! lui répondis-je ; car j’avais, en effet, remarqué surtout ce nom-là et celui de Steerforth.

» — C’est cela même ; et, à votre tour, qui êtes-vous ? me demanda Tommy Traddles. »

Je me nommai, et il me fit raconter toute mon histoire.

Ce fut, pour moi, une heureuse circonstance que Traddles revînt le premier à la maison. Du caractère dont il était, il s’amusa tellement de mon écriteau, qu’il m’épargna l’embarras de le montrer ou de le cacher ; car ce fut lui qui fit en quelque sorte les honneurs de ma personne aux autres élèves, grands et petits, en leur disant : « Regardez, voici de quoi rire. » Un peu de honte est bientôt passé : j’éprouvai la vérité du proverbe, grâce à cette brusque introduction. Il faut dire aussi que la plupart des élèves revenaient assez tristes, et