— (quoiqu’elles fussent l’une et l’autre dans le salon), — ni ces dames, ni personne, excepté M. Creakle lui-même, robuste monsieur au gousset duquel pendait un trousseau de clés de montre et de cachets : il était assis dans un fauteuil, ayant près de lui une table avec une bouteille et un verre.
« — Ah ! dit M. Creakle, voici donc le jeune homme dont les dents ont besoin d’être limées ! Retournez-le un peu. »
L’homme à la jambe de bois me fit tourner sur moi-même, de manière à exhiber l’écriteau avec l’inscription qui me dénonçait comme un animal dangereux pour avoir mordu M. Murdstone. Quand M. Creakle m’eut examiné à loisir, l’homme à la jambe de bois me fit faire encore volte-face et alla se poster à côté de M. Creakle. Celui-ci avait un visage rubicond, de petits yeux enfoncés, de grosses veines sur le front, le nez court et un large menton. Chauve au sommet du crâne, il conservait encore quelques cheveux grisonnants, assujettis comme un bandeau sur chaque tempe, de manière à venir se joindre sur ses sourcils. Mais ce qui me fit le plus d’impression, c’est qu’il avait la voix éteinte et parlait comme quelqu’un qui vous chuchote à l’oreille. L’ef-