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d’études armé d’un balai et avec un seau rempli d’eau : M. Mell et moi nous fûmes mis dehors ; pendant quatre jours nous nous réfugiâmes où nous pûmes, poursuivis de pièce en pièce par le balai, et surpris par un tourbillon de poussière qui nous faisait éternuer comme si Salem-House fût devenue une immense tabatière.

Ces préparatifs annonçaient la prochaine arrivée de M. Creakle. Le quatrième jour, M. Mell me prévint que ce personnage arriverait le soir même : à l’heure du thé, j’appris qu’il était arrivé ; avant l’heure du coucher, l’homme à la jambe de bois vint me chercher pour me faire comparaître devant lui.

L’aile de la maison qu’habitait M. Creakle était beaucoup plus confortable que la nôtre, et il avait, pour son usage, un petit jardin qui ressemblait à un Éden comparativement à la poudreuse cour des récréations, véritable désert d’Arabie en miniature où je me disais quelquefois que, pour s’y trouver bien, il faudrait être chameau ou dromadaire. Je ne songeais guère à ces comparaisons le soir où je fus conduit tout tremblant en présence de M. Creakle. Tel était mon trouble, qu’en entrant je ne vis ni Mrs Creakle, ni Miss Creakle