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gence, ou que j’admirais l’appétit de mon infortuné ami le garçon de l’auberge ; mais, tout-à-coup, ces divers personnages poussaient un cri de terreur en découvrant sur mon dos le fatal écriteau.

Dans la monotonie de ma vie, et avec l’appréhension continuelle de la réouverture des classes, c’était un insupportable supplice. J’avais, chaque jour, de longs exercices à faire avec M. Mell, et je m’en tirais assez bien, M. et Miss Murdstone n’étant pas là. Mais, entre ces leçons, je me promenais sous la surveillance de l’homme à la jambe de bois. J’eus ainsi le temps de graver dans ma mémoire toutes les particularités de cette grande maison, son atmosphère humide, certaines dalles verdâtres et effondrées de la cour, un vieux réservoir à travers les crevasses duquel l’eau filtrait goutte à goutte, quelques arbres au tronc décoloré, qui semblaient avoir été plus trempés par la pluie et avoir moins reçu les rayons du soleil que les autres.

Nous dînions à une heure après midi, M. Mell et moi, à l’entrée d’un long réfectoire rempli de tables de sapin et sentant l’odeur de la graisse. Après le dîner, venaient de nouvelles leçons jusqu’à l’heure où l’on servait le thé,