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clin à dormir, qu’à la première halte, lorsque nous prîmes un nouveau voyageur, celui-ci s’installa à ma place, et l’on me mit dans l’intérieur, dont je me trouvai l’unique occupant. J’y goûtai un sommeil profond jusqu’à ce que la voiture gravît au pas une colline entre deux rangées d’arbres. Bientôt elle s’arrêta : elle était arrivée à destination.

Une courte promenade nous conduisit, — le maître et moi, — au pensionnat Salem, maison à l’aspect triste, et entourée d’un haut mur de briques. Sur la porte était un écriteau avec ces mots : Salem-House. Le maître sonna : avant qu’on nous ouvrît, nous fûmes reconnus, à travers un judas grillé, par un homme à figure farouche, au cou de taureau, à la chevelure tenue courte au-dessus des oreilles, et qui avait une jambe de bois.

« — Le nouvel écolier, dit le maître. »

L’homme à la jambe de bois inspecta d’un coup d’œil mon petit individu, et, quand il referma la porte sur moi, il mit la clé dans sa poche. Nous nous dirigions vers l’habitation, sous une allée touffue, lorsque l’homme à la jambe de bois, debout sur le seuil de sa loge, appela mon conducteur :

« — Holà ! »