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loquet d’une des petites portes toutes pareilles de cet établissement, et nous entrâmes dans le ménage d’une de ces vingt-quatre vieilles, qui soufflait son feu pour faire bouillir l’eau d’une petite casserole. En voyant entrer le maître, la vieille suspendit l’opération de son soufflet. Je crus entendre qu’elle disait : — « Ah ! c’est mon Charlot ! » Mais en voyant que le maître n’était pas seul, elle se leva et se frotta les mains, un peu confuse, en nous faisant une demi-révérence.

« — Pouvez-vous faire cuire le déjeuner de ce petit jeune homme, s’il vous plaît ? dit le maître du pensionnat Salem.

» — Si je le puis ? répondit la vieille ; oui, je le puis, assurément.

» — Comment se porte aujourd’hui Mistress Fibbitson ? » demanda le maître en regardant une seconde vieille dans un fauteuil près du feu, et cachée si bien sous un tas de vêtements que je me félicite encore de ne pas m’être assis sur elle par mégarde.

« — Ah ! elle n’est pas très bien, répondit la première : c’est un de ses mauvais jours. Elle a toujours froid, et je crois que si le feu s’éteignait par quelque accident, elle s’éteindrait aussi pour toujours. »