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me le malheureux Topsawyer, tomber raide mort sur le tapis. Mais cela ne lui fit aucun mal ; au contraire, il me sembla encore plus gaillard et plus guilleret.

« — Oh ! qu’avons-nous ici ? » dit-il en mettant une fourchette dans le plat, « seraient-ce des côtelettes ?

» — Des côtelettes, oui, répondis-je.

« — Dieu me bénisse ! s’écria-t-il, je n’aurais pas cru que ce fussent des côtelettes. Or, une côtelette est justement la chose qu’il faut pour neutraliser les mauvais effets de cette bière. N’est-ce pas heureux. »

De sorte donc, que prenant une côtelette par l’os d’une main et une pomme de terre de l’autre, il mangea avec un excellent appétit, à mon extrême satisfaction ; il prit ensuite une seconde côtelette et une seconde pomme de terre, une troisième côtelette et une troisième pomme de terre. Alors, quand nous eûmes fini, il alla chercher un pouding, le servit devant moi, et parut rêver avec distraction pendant quelques instants.

« — Comment trouvez-vous le pâté ? demanda-t-il en s’arrachant à ses réflexions.

» — C’est un pouding, répondis-je.

» — Un pouding ! s’écria-t-il ; mais oui,