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» — Ce n’est pas cela, reprit la dame ; on n’a payé ici le dîner de personne sous ce nom.

» — Est-ce sous le nom de Murdstone ? Madame, dis-je.

» — Si vous êtes M. Murdstone, demanda-t-elle, pourquoi preniez-vous d’abord un autre nom ? »

J’expliquai ce qui en était à la dame, qui sonna et dit à un garçon : « William, conduisez Monsieur à la salle à manger. » Le garçon qui sortit de la cuisine à cet ordre, parut très surpris de voir que ce n’était que moi.

Je fus introduit dans une grande salle tapissée de cartes géographiques. Je ne sais si je m’y serais trouvé plus étranger quand ces cartes auraient été réellement les pays qu’elles représentaient. Il me sembla que c’était prendre de grandes libertés que de m’asseoir, mon chapeau à la main, sur le bord d’une chaise près de la porte ; et lorsque le garçon mit une nappe exprès pour moi, et sur cette nappe une poivrière avec une salière, je devins tout rouge de modestie.

Le garçon apporta des côtelettes et des pommes de terre. Il ôta les couvercles des plats, et me dit en avançant une chaise vers la table avec beaucoup d’affabilité : « Maintenant, mon