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ramassai un pour le garder comme un souvenir.

Le voiturier me regardait ayant l’air de me demander si elle allait revenir. Je secouai la tête et lui dis : « Non ! elle ne reviendra pas. » « Alors, en avant ! » cria le voiturier au cheval paresseux, et le cheval se remit en marche.

Cependant, après avoir pleuré pendant une demi-heure, je commençai à penser qu’il était bien inutile de pleurer davantage, d’autant plus que ni Roderick Random, ni mon capitaine de la marine royale n’avaient jamais pleuré, si je m’en souvenais bien, dans les crises difficiles de leur vie. Le voiturier, me voyant dans cette nouvelle disposition, me proposa d’étendre mon mouchoir sur le dos du cheval pour le faire sécher. Je le remerciai en y consentant.

J’eus alors le loisir d’examiner la bourse : c’était une bourse en cuir à fermoir, et elle contenait trois shellings qui semblaient neufs, tant Peggoty les avait frottés avec du blanc d’Espagne pour me faire plus de plaisir. Mais le plus précieux de mon trésor étaient trois demi-couronnes enveloppées d’un papier sur lequel était écrit, de la main de ma mère ; « Pour Davy, avec ma tendresse ! » Je fus si ému que