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« J’ai fait votre commission, monsieur Barkis, repris-je, j’ai écrit à Peggotty,

— Ah ! dit M. Barkis qui semblait de mauvaise humeur et répondait d’un ton sec.

— Est-ce que je n’ai pas bien fait, monsieur Barkis ? demandai-je avec un peu d’hésitation.

— Mais non, dit M. Barkis

— N’était-ce pas là votre commission ?

— La commission a peut-être été bien faite, dit M. Barkis, mais tout en est resté là. »

Ne comprenant pas ce qu’il voulait dire, je répétai d’un air interrogateur :

« Tout en est resté là, monsieur Barkis ?

— Oui, répondit-il en me jetant un regard de côté. Il n’y a pas eu de réponse.

— On attendait donc une réponse, monsieur Barkis ? dis-je en ouvrant les yeux, car l’idée était toute nouvelle pour moi.

— Quand un homme dit qu’il veut bien, dit M. Barkis en tournant lentement vers moi ses regards, c’est comme si on disait que cet homme attend une réponse.

— Eh bien ! monsieur Barkis ?

— Eh bien, dit M. Barkis en reportant son attention sur les oreilles de son cheval, on est encore à attendre une réponse depuis ce moment-là.

— En avez-vous parlé, monsieur Barkis ?

— Non… non… grommela M. Barkis d’un air pensif, je n’ai pas de raison d’aller lui parler. Je ne lui ai jamais adressé dix paroles. Je n’ai pas envie d’aller lui conter ça.

— Voulez-vous que je m’en charge, monsieur Barkis ? demandai-je d’un ton timide.

— Vous pouvez lui dire si vous voulez, dit M. Barkis en me regardant de nouveau, que Barkis attend une réponse. Vous dites que le nom est ?…

— Son nom ?

— Oui, dit M. Barkis avec un signe de tête.

— Peggotty.

— Nom de baptême ou nom propre ? dit M. Barkis.

— Oh ! ce n’est pas son nom de baptême. Elle s’appelle Clara.

— Est-il possible ! dit M. Barkis. »

Il semblait trouver ample matière à réflexions dam cette