Page:Dickens - Cri-cri du foyer, traduction Pichot, 1847.djvu/91

Cette page a été validée par deux contributeurs.
83
LE CRICRI DU FOYER.

John Peerybingle proposa de boire à l’heureux mariage du lendemain avant de poursuivre son voyage.

Car il faut savoir que John Peerybingle ne faisait qu’une halte là où il était, une halte pour faire manger et boire son cheval. Il lui fallait aller quatre ou cinq milles plus loin ; quand il retournait le soir, il ramenait Dot dans sa voiture, après avoir fait une autre halte avant de rentrer chez lui. C’était l’ordre du jour dans tous les pique-nique, et il n’y en avait pas eu d’autre depuis leur fondation.

Deux personnes présentes, outre la fiancée et le fiancé, firent peu d’honneur à ce toast. Une d’elles était Dot, trop troublée et agitée pour se prêter davantage aux incidents de la fête, et l’autre était Berthe, qui se leva de table précipitamment avant tout le monde.

« Bonjour, dit le robuste Peerybingle en jetant sur ses épaules son épaisse redingote de voyage, je serai de retour à l’heure accoutumée. Bonjour à tous.

— Bonjour, » répondit Caleb.

On eût dit que ce bonjour de Caleb était prononcé par lui machinalement, et il fit de la main aussi un vrai geste d’automate, car toute son attention était absorbée par Berthe, qu’il suivait de son regard inquiet dont rien n’altérait l’expression.

« Bonjour, jeune fripon, dit le joyeux voiturier, se penchant pour baiser l’enfant que Tilly Slowboy, occupée avec son couteau et sa fourchette, venait de déposer