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LE CRICRI DU FOYER.

ment ravie qu’elle, et croyez-moi, ce fut une scène charmante de les voir s’embrasser. Tackleton était un homme de goût, incontestablement. May était très-jolie.

Lorsqu’une jolie figure à laquelle vous êtes accoutumé se met en contact avec une autre jolie figure, vous savez que quelquefois la comparaison la fait paraître moins fraîche et moins jolie, ne méritant guère la haute opinion que vous en aviez. Ce n’était nullement le cas, ni avec Dot ni avec May, car la figure de May faisait ressortir celle de Dot, et la figure de Dot celle de May, si naturellement et si agréablement qu’elles auraient dû naître sœurs — comme John Peerybingle fut sur le point de le dire lorsqu’il entra : c’était vraiment tout ce qui manquait à l’assortiment de ces deux jolies figures.

Tackleton avait apporté son gigot de mouton, et merveille à raconter, une tarte encore… Nous ne regrettons pas un peu de profusion lorsqu’il s’agit de nos fiancées ; on ne se marie pas tous les jours. À ces friandises venaient s’ajouter le pâté au veau et au jambon, et les autres choses — comme Mrs  Peerybingle les appelait — c’est-à-dire des noix, des oranges et des petits gâteaux. Lorsque le repas fut servi sur la table, flanqué de l’écot de Caleb, qui était un grand plat en bois de pommes de terre fumantes, (seul écot que, par un contrat solennel, il eût le droit de fournir), Tackleton offrit le bras à sa future belle-mère, pour la faire asseoir à la place d’honneur. Afin de mieux orner cette place d’honneur, la ma-