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LE CRICRI DU FOYER.

« Ce n’était qu’une idée, mon cher John, une espèce de vision ou d’apparition soudaine… je ne sais ce que c’était… c’est fini… tout à fait fini.

— Je suis charmé que ce soit fini, marmota M. Tackleton en promenant son œil expressif autour de la chambre. Je ne puis deviner ce que ce pouvait être… hum ! Caleb, venez ici. Qui est ce vieux ?

— Je ne le connais pas, monsieur, répondit tout bas Caleb. Je ne l’ai jamais vu. Belle figure pour un cassenoisette, un nouveau modèle. Avec une mâchoire qui, en s’ouvrant, descendrait jusqu’à son gilet, il serait charmant.

— Pas assez laid, dit M. Tackleton.

— Ou pour une boîte à briquet, reprit Caleb en contemplant l’inconnu. Quel modèle ! Lui creuser la tête pour mettre les allumettes ; lui tourner les pieds en l’air pour le phosphore. Vraiment ! tel qu’il est, ce serait un briquet admirable sur la cheminée d’un gentleman.

— Pas assez laid, dit M. Tackleton. Il n’a rien qui prête… Venez, Caleb, portez-moi cette boîte. Cela va bien à présent, j’espère, madame Peerybingle ?

— Oh ! tout est fini, tout-à-fait fini, répondit la petite femme en le repoussant vivement du geste. Bonsoir.

— Bonsoir, dit M. Tackleton. Bonsoir, John Peerybingle. Prenez garde à la boîte, Caleb. Je vous tuerais si vous la laissiez tomber. Il fait nuit noire, et le temps s’est encore empiré. Eh ! bonsoir. »