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LE CRICRI DU FOYER.

produira un effet favorable sur la future Mrs  Tackleton. Ainsi, quoique votre femme ne soit pas en cette affaire très-bien disposée à mon égard, néanmoins elle ne pourra s’empêcher d’entrer dans mes vues, car il y a en elle cet air de contentement qui ne peut que parler pour moi, qu’elle le veuille ou non. Vous viendrez, n’est-ce pas ?

— Nous avons arrangé, dit John, que nous fêterions chez nous l’anniversaire de notre mariage. C’est une promesse que nous nous sommes faite à nous-mêmes, il y a six mois. Nous pensons, voyez-vous, que notre chez nous

— Bah ! qu’est-ce que c’est que le chez nous ? s’écria M. Tackleton… quatre murs et un plafond !… (pourquoi ne tuez-vous pas ce cricri ? je le tuerais, moi… je les tue toujours… je hais leur tintamarre…) il y a chez moi aussi quatre murs et un plafond. Venez chez moi.

— Vous tuez vos cricris, eh ? dit John.

— Je les écrase, dit M. Tackleton, en frappant lourdement du pied. Promettez-moi de venir, c’est autant votre intérêt que le mien ; vous savez que les femmes se persuadent l’une à l’autre qu’elles sont contentes, qu’elles sont heureuses et qu’elles ne pourraient l’être davantage ailleurs. Je connais les femmes. Ce qu’une femme dit, une autre est toujours décidée à le dire. Aussi il y a entre elles un esprit d’émulation. Si votre femme dit à ma femme : je suis la plus heureuse femme du monde et