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LES APPARITIONS DE NOËL.

arrivé quelque chose au soleil ? » Il courut à sa fenêtre, essuya la vapeur glacée des vitres ; mais tout ce qu’il put voir, c’est que le brouillard était toujours très-dense et très-froid… « Allons, il est minuit et le jour reviendra… car, sans lui, que ferais-je de mes lettres de change payables à vue… autant vaudrait des mandats sur la banque des États-Unis. »

Scrooge retourna à son lit, et il reprit le cours de ses réflexions. Plus il pensait, plus il était embarrassé, et plus embarrassé il était, plus il pensait encore. Le spectre de Marley le troublait extraordinairement… « N’était-ce qu’un rêve ?… oh ! oui, c’est un rêve !… » Et cependant il avait beau répéter ces mots, le problème se représentait à son esprit toujours le même et toujours insoluble.

Scrooge demeura dans cet état jusqu’à ce que l’horloge sonnât trois quarts, et il se ressouvint alors que le spectre l’avait prévenu d’une visite au coup d’une heure. Il résolut d’attendre, éveillé, que l’heure fût passée : que pouvait-il faire de plus sage, considérant qu’il lui était impossible de se rendormir ?

Les quinze minutes lui parurent si longues qu’il croyait être retombé dans un somme… enfin l’horloge va sonner. — Ding, dong ! — C’est le quart, dit Scrooge en comptant. — Ding, dong ! — c’est la demi. — Ding, doug ! — les trois quarts. — Ding, dong ! — ah !