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LE CRICRI DU FOYER.

main une grosse canne noire ; il en frappa le plancher : la canne s’ouvrit et devint une chaise, sur laquelle il s’assit avec un grand calme.

« Le voilà, dit le voiturier à sa femme, le voilà tel que je l’ai trouvé assis sur le bord du chemin ; immobile comme une borne et presque aussi sourd.

— Assis en plein air, John ?

— En plein air, reprit le voiturier, à l’entrée de la nuit : « Port payé, » m’a-t-il dit en me remettant dix-huit pence ; puis il est entré dans ma voiture, et le voilà....

— Et où va-t-il, John ?

— Il va parler ! »

En effet, l’étranger prit la parole :

« Pardon, dit-il avec douceur, je dois être laissé au bureau jusqu’à ce qu’on me réclame… Ne faites pas attention à moi. »

Là-dessus, il tira d’une de ses grandes poches une paire de lunettes et de l’autre un livre, puis se mit à lire tranquillement, sans faire plus attention à Boxer que si c’eût été un agneau familier.

Le voiturier et sa femme échangèrent un regard d’embarras. L’étranger leva la tête, et montrant de l’œil Mrs Peerybingle à son mari, demanda :

« C’est votre fille, mon bon ami ?

— Ma femme, répondit John.

— Ah ! votre nièce !