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LES APPARITIONS DE NOËL.

Scrooge crut que sa mâchoire allait tomber aussi bas que celle du spectre.

« Est-ce là cette chance, cet espoir dont vous voulez parler, Jacob ? demanda-t-il en bégayant.

— Oui.

— Je… je crois que je m’en passerais volontiers.

— Sans ces trois visites, dit le spectre, vous ne pouvez espérer d’éviter le chemin où je marche. Attendez la première demain matin quand l’horloge sonnera une heure.

— Ne pourrais-je les recevoir toutes les trois à la fois, et que tout fût fini, Jacob ?

— Attendez la seconde la nuit d’après à la même heure, et la troisième l’autre nuit, quand le dernier coup de minuit aura cessé de vibrer. Vous ne me reverrez plus, moi, et ayez soin pour votre bien de ne pas oublier ce qui s’est passé entre nous. »

À ces derniers mots, le spectre prit son mouchoir sur la table et se banda la tête comme auparavant. Scrooge le comprit par le claquement des dents qui se rencontrèrent par l’effet du bandage. Il essaya de lever les yeux et trouva son visiteur surnaturel qui le regardait en face avec les anneaux de sa chaîne entortillés autour de son bras.

L’apparition s’éloigna à reculons, et à chaque pas qu’elle faisait, la fenêtre se relevait un peu, de manière que lorsque le spectre fut à côté, elle était toute grande