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LES APPARITIONS DE NOËL.

reproduire des scènes de l’Écriture. On y admirait des Caïn et des Abel, des filles de Pharaon, des reines de Saba, des messagers angéliques descendant du ciel sur des nuages semblables à des lits de plume, des Balthazar, des Abraham, des apôtres s’embarquant dans des bateaux plats, des centaines de figures qui auraient dû occuper la pensée de Scrooge ; et cependant le visage de Marley, mort depuis sept ans, vint comme la baguette du prophète, et dévora le tout : sur chaque carreau de porcelaine son imagination aurait pu réaliser une copie de ce visage du vieux Marley. « Bêtise ! » dit Scrooge en se levant pour se promener dans la chambre.

Après avoir fait plusieurs tours, il s’assit de nouveau. En renversant la tête sur sa chaise, son regard s’arrêta sur une sonnette, une sonnette hors de service, qui communiquait pour quelque usage depuis longtemps oublié, avec une chambre de l’étage au-dessus. Ce fut avec un grand étonnement, avec une étrange et inexplicable terreur qu’il vit que cette sonnette commençait à se balancer : elle se balança d’abord si doucement qu’il en sortait à peine un son ; mais peu à peu elle s’agita et retentit en réveillant toutes les sonnettes de la maison, qui lui répondirent.

Cela dura peut-être trente secondes, tout au plus une minute ; mais cette minute lui parut une heure. Toutes les sonnettes se turent à la fois ; à leur tintement succéda un cliquetis de ferraille qui partait d’en bas, comme