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LE CRICRI DU FOYER.

dessous d’eux, comme à des compagnons de voyage de cette vie à l’autre, ce qu’ils sont en effet, et non une autre race de créatures se rendant à un autre but. Et par ainsi, mon oncle, quoique Noël ne m’ait jamais mis une monnaie d’or ou d’argent dans la poche, je crois que Noël m’a fait du bien et me fera du bien. Je dis donc : Dieu bénisse Noël ! »

Le commis dans sa niche applaudit involontairement à cette conclusion ; mais s’apercevant aussitôt qu’il venait de lui échapper une inconvenance, il voulut tisonner le feu et éteignit la dernière étincelle.

« Que j’entende une autre parole sortir de votre bouche, lui dit Scrooge, et vous ferez Noël en perdant votre place. — Vous êtes un éloquent orateur, monsieur mon neveu, ajouta-t-il en se retournant vers celui-ci ; je suis étonné que vous n’entriez pas au Parlement.

— Allons, ne vous fâchez pas, mon oncle ; venez demain dîner avec nous. »

Scrooge répondit qu’il le verrait plutôt… oui, il le dit, il ne craignit pas de dire qu’il le verrait plutôt au diable

« Mais pourquoi ? s’écria le neveu de Scrooge, pourquoi ?

— Pourquoi vous êtes — vous marié ? demanda Scrooge.

— Parce que j’étais amoureux.

— Parce que vous étiez amoureux… oh ! oh ! grom-