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LES CARILLONS.

crut d’abord que plusieurs des assistants s’étaient levés pour chasser cet homme, et que de là provenait le changement qui s’opérait à ses yeux ; mais, presque au même moment, la salle et toute l’assemblée avaient disparu à la fois, et il se retrouvait de nouveau près de sa fille, assise encore pour continuer son ouvrage, dans un grenier plus pauvre et plus misérable, où Lilian n’était plus à côté d’elle.

Le métier auquel Lilian avait travaillé était mis de côté sur une tablette et recouvert d’un linge. La chaise sur laquelle elle s’était assise avait été retournée contre la muraille. Il y avait toute une histoire écrite dans ces petites circonstances et aussi dans la tristesse du visage de Meg. Ah ! qui aurait pu ne pas la comprendre !

Meg se fatigua les yeux sur son ouvrage jusqu’à ce qu’il fît trop noir pour voir le fil que dirigeait ses doigts ; puis, à la nuit close, elle alluma sa mince chandelle et continua de travailler. Son vieux père restait là toujours invisible, les regards fixés sur sa fille, plein d’amour pour elle… de l’amour le plus tendre, et lui parlant avec sa voix la plus affectueuse du temps passé et de des cloches chéries… quoiqu’il sût bien, le pauvre Trotty, quoiqu’il sût qu’elle ne pouvait l’entendre.

Une bonne partie de la soirée s’était écoulée ainsi lorsqu’on frappa à la porte, Meg l’ouvrit. Un homme