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LES CARILLONS.

taire confidentiel de sir Joseph Bowley. M. Fish était dans une grande agitation. « Hélas ! hélas ! s’écriait M. Fish, où est l’alderman Cute ? quelqu’un a-t-il vu l’alderman ? »

Vu l’alderman ? en vérité, qui pouvait ne pas avoir vu l’alderman ? Un homme si considérable et si affable ! un homme si empressé de répondre au désir naturel que tout le monde avait de le voir ! S’il avait un défaut, c’était de se mettre constamment en vue, et partout où étaient les gens de rang et de fortune, les grands… attiré sans doute par la sympathie réciproque des grandes âmes, on était sûr de voir l’alderman Cute.

Plusieurs voix répondirent qu’il était dans le cercle qui se faisait autour de sir Joseph. M. Fish se fraya un passage jusque-là, le trouva et l’emmena avec mystère dans l’embrasure de la croisée la plus proche. Trotty les rejoignit… nullement de son gré… il sentait que ses pas l’entraînaient malgré lui dans cette direction.

« Mon cher alderman Cute, dit M. Fish, venez un peu plus par ici. Il est arrivé le plus épouvantable événement. Je reçois à l’instant même cette nouvelle ; je pense qu’il vaudra mieux ne pas en informer sir Joseph avant la fin de la journée. Vous connaissez sir Joseph et me donnerez votre avis. Le plus épouvantable et le plus déplorable événement !

— Fish, répondit l’alderman, Fish, mon estimable ami, de quoi s’agit-il ? Rien de révolutionnaire, j’espère.