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LES CARILLONS.

pérance, ah ! où était-elle, cette Espérance si fraîche qui avait parlé à ce pauvre père comme une voix ? Meg leva les yeux de dessus son ouvrage, cherchant une compagne assise auprès d’elle. Le vieillard suivit son regard et tressaillit.

Dans la femme faite il reconnut tout d’abord la jeune fille ; dans ses longs cheveux soyeux il reconnut les mêmes boucles d’un âge plus tendre, et autour des lèvres l’expression enfantine ; ses yeux se tournaient sur Meg avec le même intérêt qui les animait lorsque Trotty lui-même l’eut apportée autrefois toute petite à sa fille.

Oh ! il ne se trompait pas. Vainement il eût voulu douter ; il ne le pouvait. Malgré quelque chose qui lui paraissait noble et imposant dans cette figure, quelque chose d’indéfini et qui distingue la femme de l’enfant… c’était la même, la petite Lilian, la nièce de Will Fern.

Silence, elles parlent :

« Meg, disait Lilian avec hésitation, vos yeux abandonnent bien souvent votre ouvrage pour me regarder.

— Mes yeux sont-ils tellement changés qu’ils vous fassent peur ? répondit Meg.

— Non, ma chère amie ! non… vous souriez vous-même en le supposant… Pourquoi ne pas sourire en me regardant, Meg ?