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LES CARILLONS.

l’eau bouillante dans la théière, il plongea un regard amoureux dans ses entrailles fumantes, et souffrit que les vapeurs du thé couronnassent sa tête d’un nuage odorant ; mais il ne mangea ni ne but, excepté au commencement un morceau de rôtie pour la forme, et quoiqu’il parût le savourer en gourmet, il déclara que c’était chose tout à fait indifférente pour son palais.

Non ; l’occupation de Trotty était de voir Will Fern et Lilian manger et boire. Ce fut aussi celle de Meg, et jamais spectateurs d’un dîner du lord Maire ou d’un banquet de cour n’éprouvèrent un plus vif plaisir à voir dîner ou souper fût-ce un pape ou un roi. Meg souriait à Trotty, Trotty souriait à Meg ; Meg hochait la tête et faisait le geste d’applaudir Trotty ; Trotty racontait à Meg, dans une pantomime intelligible, comment et où il avait rencontré ses hôtes : ils étaient heureux, très-heureux. Une pensée triste cependant restait à Trotty ; il croyait voir dans les yeux de sa fille que le mariage était rompu.

« À propos, dit Trotty après le thé, cette petite couchera avec Meg.

— Avec la bonne Meg, s’écria Lilian en la caressant. Avec Meg.

— Très-bien, continua Trotty, et je ne m’étonnerais pas si elle embrassait le père de Meg. N’est-ce pas ? je suis le père de Meg. »